Libération de Caudry ...

Discours de Monsieur le Maire,

Dans chaque ville, dans chaque village, nous nous réunissons pour célébrer la liberté retrouvée au terme de quatre années terribles, de douleur, de larmes et de drames quotidiens. C’est un rendez-vous solennel où nous pouvons rendre hommage à nos chers disparus et renouveler notre attachement à notre drapeau tricolore.

Longtemps, les Caudrésiens avaient attendu cette délivrance, et puis, soudainement, tout bascula en quelques heures. L’Histoire de notre commune avec un grand H était en train de s’écrire, raison pour laquelle il nous appartient aujourd’hui plus que jamais de perpétuer par le récit cet événement ô combien fondateur.

Alors que la veille et durant toute la nuit, un brouhaha infernal causé par la retraite des Allemands avait envahi les rues de la ville, la matinée de ce 4 septembre, comme par miracle, semblait empreinte d’un calme et d’un silence particulièrement troublant.

Soudain, un tonnerre de cris, de joie et d’allégresse retentit brusquement dans toutes les rues de la ville. La torpeur s’effaçait alors au profit des clameurs des Caudrésiens venus saluer avec ferveur les libérateurs de la 5ème Division Blindée Américaine.

Lentement, ils avaient traversé CAUDRY ce dimanche 3 septembre 1944, vers 9 heures du soir. Venant de la rue de Saint Quentin, ils s’étaient dirigés en convoi vers les rues de Valenciennes et celle de la République, offrant ainsi le symbole d’une liberté retrouvée. Avec la fuite de l’ennemi, il devenait enfin possible de sortir au grand jour sans la crainte de croiser l’occupant sur son chemin.

Ainsi, en ce jour anniversaire, notre pensée va vers ceux qui ont combattu l’envahisseur de toutes leurs forces, vers ceux qui ont été déportés et qui n’ont pas survécu, vers ceux qui ont combattu dans la Résistance, vers ceux enfin qui ont reconquis le territoire national dans les « Armées de la Victoire ». Tous méritent que nous gardions allumée la flamme du souvenir.

Ayons aussi une pensée particulière pour les actes de bravoure accomplis par nos concitoyens. Lucien Janssoone, Directeur de l’école Zola, résistant O.C.M (Organisation Civile et Militaire), Capitaine des Forces Françaises de l'Intérieur, arrêté par la Gestapo le 14 décembre 1943 et fusillé à DIEZ-SUR-LAHN en ALLEMAGNE le 23 août 1944. Souvenons-nous aussi de Jean BRACQ tombé sous les balles du peloton d'exécution de WAMBRECHIES le 1er juillet 1942.

Rappelons-nous également du jeune Paul SAUTIERE, lâchement abattu le 16 octobre 1943, de Ginette BUIRETTE, tuée à l’âge de 15 ans, la veille de la libération de notre cité. Souvenons-nous du gendarme Augustin DELABRE, tué en service commandé le 1er septembre, de René BERNARD, tué par les Allemands à l'âge de 17 ans en allant chercher des armes à ARRAS, de Gaston DASSONVILLE, ancien officier de la guerre 14/18, responsable de L’O.C.M.

Saluons aussi les actes d’André MAILLIEZ, de Victor CORDONNIER, de Léonce BAJART, d’Alfred MÉLAYERS, de Monsieur et Madame DELRUE, de Vital DESCHAMPS et de bien d’autres qui, animés par la foi patriotique, donnèrent le meilleur d’eux-mêmes en aidant et en cachant les réfractaires. Rappelons-nous également de l'action des F.F.I Caudrésiens qui firent 234 prisonniers menés à la citadelle de CAMBRAI le 6 septembre.

À ces héros connus de tous, il faut également songer à tous ceux qui bien que restés dans l’anonymat, ont contribué, au prix de lourds sacrifices, à faire vaciller les certitudes de la puissance occupante.

Aujourd’hui encore l’actualité internationale, nous appelle à la plus grande prudence face au retour de la barbarie en Europe ! Notre devoir de mémoire doit se doubler d’un nécessaire devoir de vigilance à l’égard de tout ce qui peut constituer une menace contre les fondements de la démocratie.

À ce sujet et pour terminer mon propos, je tiens à saluer l’extraordinaire travail mémoriel accompli par nos associations patriotiques, Monsieur Claude Doyer, l’Association Caudry d’Hier et d’Aujourd’hui, l’Association Caudry Histoire et Patrimoine, nos enseignants du primaire et du secondaire et bien d’autres qui combinent leurs efforts pour perpétuer le souvenir de cette période inscrite en lettres d’or dans l’histoire de notre cité.

Enfin, laissons le dernier mot au Général de Gaulle car il a joué un rôle déterminant dans ce long chemin vers la libération de notre pays.

" Quand nous sommes purs, fermes et fidèles : au bout de nos peines, il y a la plus grande gloire du monde, celle des hommes qui n'ont pas cédé ".

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